Monoparentalité : un choix de vie assumé ?

Depuis les années 70, le nombre de familles monoparentales ne cesse d’augmenter. Entre 1998 et 2012, on est ainsi passé de 1,8 millions de familles monoparentales à plus de 2,6 millions. Si bien qu’on estime aujourd’hui qu’1 enfant sur 5 vit dans une famille monoparentale.

Fondée par une filiale de la BRED Banque Populaire, l’association Uniparent a réalisé une vaste étude sur la monoparentalité en recueillant le point de vue de plus de 900 parents. Objectif : mieux comprendre le mode de vie des monoparents.

Monoparentalité : une situation subie ?

Les résultats de l’enquête sont surprenants. Contrairement aux idées reçues, ils montrent que la monoparentalité ne serait pas qu’une situation subie mais aussi un mode de vie assumé.

Ainsi 50% des parents ne souhaiteraient pas reformer une famille classique. La monoparentalité ne serait donc pas uniquement vécue comme un accident ni comme une étape, même si cette situation ne seraient pas forcément définitive.

82% des monoparents se déclareraient ainsi fiers d’élever seuls leurs enfants et 87% jugeraient leur situation plus satisfaisante que celle vécue par un couple qui passerait son temps à se disputer. Evidemment me direz-vous : vue sous cet angle-là, la vie de couple ne donne pas forcément très envie.

Famille monoparentale : une vie difficile ?

Pourtant, ne nous leurrons pas. La monoparentalité n’est pas un long fleuve tranquille fait de sourires béats et de mojito qu’on dégusterait les doigts de pieds en éventail, en contemplant l’évolution de nos merveilleux enfants.

54% des monoparents exprimeraient ainsi leur peur de la fatigue et 50% souffriraient de manque de temps. L’isolement serait aussi mal vécu par une partie des familles monoparentales. 48% des parents auraient du mal à entretenir une vie sociale et 68% à vivre une histoire d’amour.

Si la réalité vécue par les familles monoparentales serait donc plus diverse qu’on pourrait le penser de pime abord, l’enquête montre malgré tout que plus de 25% des monoparents interrogés vivraient dans une grande souffrance sociale, morale, affective et matérielle.

18% se considéreraient comme des parents accomplis vivant une monoparentalité heureuse, 26% se verraient davantage comme des parents résistants en proie à des difficultés qu’ils assument pleinement et 30% comme des parents inquiets, sujets au stress.

Monoparentalité : inégalités entre hommes et femmes

Hommes et femmes ne vivraient par ailleurs pas la monoparentalité de la même façon. Les monoparents hommes seraient globalement plus âgés que les femmes (45 ans contre 42,5 ans). Ils bénéficieraient d’un revenu moyen plus élevé (2 140 euros contre 1 640 euros) et se diraient moins fatigués.

En revanche, les monoparents hommes seraient surreprésentés dans la catégorie des parents inquiets (41% contre 30%). Ils exprimeraient davantage leur souffrance et seraient 60% à aspirer reformer un couple.

Afin de répondre aux besoins des familles monoparentales de rompre l’isolement, Uniparent a lancé un réseau social d’information et d’échange. Pour le découvrir, c’est par ici.

Pour aller plus loin, vous trouverez une sélection de livres sur les familles monoparentales ici.

Et vous ? Vivez-vous ou avez-vous vécu une situation de monoparentalité ? Que pensez-vous des résultats de cette étude ? Vous reconnaissez-vous ?

Crédit photo : un parent et son enfant

Article posté le 18 août 2016 et mis à jour le 22 mai 2019 dans Questions de parents

Par Olivier

Papa d'une petite fille belle comme le jour, Olivier est aussi le fondateur de Je suis papa en 2011. Même si sa photo de profil ne le montre pas, sa paternité lui a fait perdre tous ses cheveux, mais pas le moral. C'est déjà ça ! Convaincu que les enfants sont l'avenir du monde, il milite pour faire entrer Peppa Pig à l'Elysée. Un poil lunatique, il retrouve en général le sourire autour d'un bon verre de vin. 


9 COMMENTAIRES

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  1. Corinne (Couleur Café)
    le

    Je suis mariée depuis 10 ans et nous avons 2 enfants. Autour de moi, je vois des familles monoparentales par accident. Comme ce sont des personnes proches, je peux voir nettement les atouts et les inconvénients d’une famille monoparentale. Les atouts seraient les prises de décisions plus en phase avec soi-même, les disputes en moins, ne pas subir la belle-famille/la belle mère, etc. Les inconvénients me semblent nécessairement d’ordre financier et social. Puis en effet, le manque de temps, l’isolement mais surtout un vrai manque d’une image masculine ou féminine, c’est selon, pour les enfants. A plusieurs reprises, la vie monoparentale m’a tentée. A des moments difficiles de mon couple, j’ai proposé plus d’une fois de nous séparer de maison, étant convaincue que c’est une solution qui s’adapterait bien à notre fonctionnement. Mon mari a toujours refusé de sauter le pas, ce que je trouve dommage.

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    • Olivier
      le

      Effectivement, tu pointes une nuance importante : on peut très bien rester en couple, et vivre séparément pour des raisons très différentes. J’imagine que, dans ce cas précis, le retentissement sur les enfants n’est pas le même qu’une séparation pure et simple, même réalisée avec intelligence.

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  2. Pomme de Reinette
    le

    Moi je subis ça depuis le mois de mai, je ne l’ai pas choisi… Mon mari me quitte enceinte de notre troisieme enfant, après 15 ans de vie ensemble. Sans crier gare, me laissant penser depuis toujours que tout allait bien (avec quelques bas mais rien d’alarmant)… Alors son état d’esprit à lui, je m’en fous pas mal ! Il m’a aussi incitée à fermer mon entreprise en debut de grossesse… Donc pour résumer, il me brise le coeur, me largue comme si nous sortions ensemble depuis 2 mois, enceinte de mon troisieme enfant, sans travail et sans logement… Ma plus grosse peur à moi, c’est de ne pas être capable de ne plus l’aimer un jour… En fait je le déteste mais de l’amour à la haine il n’y a qu’un pas…

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    • Olivier
      le

      Ouch… je ne sais pas quoi te dire. La manière dont tu décris ton couple me laisse sans voix. Je ne peux qu’espérer que tu trouveras une issue qui te rendra heureuse. Laisse toi guider par les trois lumières de ta vie, à commencer par celle qui est née le 5 août. Je te souhaite du courage et du bonheur.

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  3. Uniparent
    le

    Bonjour et merci pour ce billet parlant de notre étude. Nous serions ravis d’échanger sur le sujet. Et bravo pour votre blog !

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  4. Un plus zero egale deux
    le

    Monoparent par choix (IAD), je ne regrette en aucun cas ma situation et l’assume pleinement. Elle a un an, notre vie me paraît, pous l’instant,assez simple à gérer. Oui bien sûr, il y a des coups de fatigue, des peurs mais en bousculant un peu notre routine, j’arrive à récupérer ou à me rassurer.
    Nous sommes actuellement en vacances, nos premières et j’avoue que cela m’angoissait beaucoup. Hors cadre, refaire des repères pour elle, pour moi et finalement tout ce passe bien ! Je lui fais confiance et nous profitons pleinement.
    L’avenir ? Je n’en sais rien. Chaque chose en son temps.

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    • Olivier
      le

      J’imagine que ta situation, compte tenu de ton choix, est nécessairement plus réfléchie et assumée que lors d’une rupture. Et au final, tu te heurtes aux mêmes difficultés que n’importe quel parent. Mais c’est courageux de se lancer seul(e). Profitez-bien de vos premières vacances 🙂

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  5. Kadig
    le

    Bonjour,
    Merci pour ce blog !
    Je suis issue d’une famille qui a vécue le couple et la séparation via une vie entre 2 maisons, à priori pour simplifier la vie des enfants. Au final nous les enfants on s’est retrouvé incapable de se construire familialement car certainement trop de flou dans nos repères…Aujourd’hui je suis mère d’une petite fille, séparée durant la grossesse je l’élève 100% seule, c’est en même temps un choix et une situation subie.Il me semble que ça ne peut jamais être tout noir ou blanc, tout choisi ou subit. Ces situations sont complexes et peuvent mener à beaucoup de précarité, en même temps il est essentiel que ce choix puisse être fait plutôt que de subir une relation toxique. Le véritable besoin est alors la solidarité, sociale, sociétale, et par réseau…

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    • Olivier
      le

      Tu as raison, tout est plus complexe et nuancé. Et dans ces cas-là, on a (encore plus) besoin des autre, comme tu le soulignes. Merci de ton témoignage !

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