Regrettez-vous d’avoir eu des enfants ?

regrettez-vous d'avoir des enfants ?

Le sujet interpelle l’Allemagne depuis plusieurs mois. Et le récent sondage publié par la société d’études de marché YouGov ne devrait pas calmer le débat. Outre-rhin, 20% des parents (pères comme mères) regrettent d’avoir eu des enfants, même s’ils les aiment.

Le débat a en réalité commencé bien avant la publication de ce sondage. En 2015 déjà, une étude* de la sociologue israélienne Orna Donath met le feu aux poudres. Elle y raconte le destin de 23 femmes de 25 à 75 ans qui ont découvert trop tard qu’elles n’étaient pas faites pour avoir des enfants, cultivant un regret silencieux pendant des décennies.

En vrac, on parle dans cette étude de « cauchemar » de « perpétuelle inquiétude », de « difficulté » ou encore de « poids permanent sur l’âme ». Si les mots sont tranchants, le texte a au moins le mérite d’avoir donné la parole à des femmes qui n’avaient jusqu’alors jamais pu exprimer leur mal-être. D’ailleurs, Orna Donath a depuis reçu de nombreux autres témoignages. Des émissions de télévision ont été diffusées. Des conférences ont été organisées. Un hashtag #regrettingmotherhood rassemble les échanges sur Twitter et des bouquins sur le sujet ont été publiés**.

Le diktat de la mère parfaite 

Si le débat a fait le tour du monde, c’est en Allemagne qu’il est le plus virulent. Et rien ne semble pouvoir l’éteindre. « En Allemagne, la conception de la maternité est celle d’un sacrifice total de soi », affirme ainsi Barbara Vinken dans Libération du 12 septembre 2016. L’étude remettrait « radicalement en cause la joie d’avoir des enfants dans une société qui attend tout des mères, et où les mères exigent tout d’elles-mêmes » poursuit l’auteure dans les colonnes du Figaro du 27 juin 2016.

En filigrane, ce débat interroge une nouvelle fois sur la place de la femme dans notre société, son rôle au sein de la famille et la pression imposée par le diktat de la mère parfaite. C’est sans doute la raison pour laquelle, en Allemagne, 40 % des diplômées de l’enseignement supérieur de plus de 40 ans n’ont pas d’enfant. Comme si la non maternité devenait le seul moyen d’échapper à un modèle qui semble faire souffrir de plus en plus de femmes.

* L’étude s’intitule «Regretting Motherhood : A Sociopolitical Analysis»

** « le Mensonge du bonheur maternel » de Sarah Fischer et «Quand être mère ne rend pas heureuse» de Christina Mundlos

Et vous ? Regrettez-vous d’avoir eu des enfants ? Comprenez-vous ce débat ? Que vous inspire-t-il ?

Crédit photo : une famille au soleil couchant

Article posté le 14 septembre 2016 et mis à jour le 6 février 2024 dans Vie de père

Par Olivier

Papa d'une petite fille belle comme le jour, Olivier est aussi le fondateur de Je suis papa en 2011. Même si sa photo de profil ne le montre pas, sa paternité lui a fait perdre tous ses cheveux, mais pas le moral. C'est déjà ça ! Convaincu que les enfants sont l'avenir du monde, il milite pour faire entrer Peppa Pig à l'Elysée. Un poil lunatique, il retrouve en général le sourire autour d'un bon verre de vin. 


31 COMMENTAIRES

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  1. Walter
    le

    Alors, pour ma famille art si c’était à refaire, j’hésiterais complètement. Et pourtant je voulais complètement avoir des enfants.

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    • Olivier
      le

      Effectivement, avant d’avoir des enfants, on a parfois tendance à idéaliser la parentalité. Et des fois, le retour à la réalité est rude… jusqu’à laisser des traces difficiles à effacer.

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  2. LMO
    le

    Marrant, j’ai publié sur le sujet aussi ce matin! 🙂
    Je crois qu’en tant que français, on a du mal à comprendre le débat parce que, mine de rien, le modèle de la mère est beaucoup plus libre… On peut dire ce que l’on veut sur la pression et tout (elle est réelle, certes), mais on a la liberté de dire fuck, on n’est plus trop jugées de mettre nos enfants à la crèche dès 3 mois, personne ne nous jette des pierres si on ne fait pas une pièce montée à chaque anniversaire, le débat « bib ou sein » reste assez cloisonné et on ne se fait pas insulter dans la rue si on fait l’un ou l’autre…
    En Allemagne, la pression semble être très très très au dessus de ce que l’on vit en France, expliquant ce phénomène de rejet de la maternité… Peut-être une façon pour les allemandes de dire « stop » et de réinventer un autre modèle parental, plus équitable entre le père et la mère, moins exigeant envers les femmes? Je leur souhaite!

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    • Olivier
      le

      Effectivement, à lire les différents articles sur le sujet, on a le sentiment que les allemands se sont enfermés dans un modèle difficilement supportable pour les femmes qui souhaiteraient vivre leur maternité comme elles l’entendent. Et en France, même si les jugements sont parfois durs, chacun reste libre de ses choix.
      J’ai bien aimé ton billet, qui offre un point de vue personnel sur tes aspirations de maman.

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      • Bernard
        le

        Je regrette l’ingratitude des enfants. On a beau le savoir à l’avance (genre : on n’élève pas les enfants pour soi). On n’est pas préparé au choc de leur relative indifférence.
        Je suis ce qu’on appelle un papa poule. J’ai eu cinq enfants que j’adore.
        Ils ont tous plus de 20 ans.
        Mais, en fait, c’est pour moi un déchirement et une souffrance de voir mes enfants rejetter les choix que j’ai faits, entre autres, ne pas avoir la foi (religieuse) et me parler une fois par semaine au mieux. Pour moi, ils étaient tout et je leur ai donné 20 ans d’amour. J’ai souvent l’impression de n’être pas grand-chose pour eux.
        Dans ce sens, je regette d’avoir arrêté de vivre 20 ans pour m’occuper d’eux.

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        • Elodie
          le

          Bonjour,
          Il n’est pas toujours facile de faire face à cette situation.
          Comme vous le dites si bien, nous n’élevons pas nos enfants pour les garder indéfiniment à la maison, mais pour en faire des personnes autonomes, libre de leurs choix et suffisamment armées pour assouvir leurs envies et leurs objectifs de vie.
          Félicitations, car il me semble que vous avez plutôt bien réussi votre mission ! 😉
          Je suis sûre que le lien est toujours là. Vous devez juste accepter qu’il soit différent aujourd’hui. Vos enfants sont grands et ils ont leur vie.
          Profitez de la vie, de vos amis, vos passions… Pensez à vous !

          Belle journée et bon courage

          Répondre
  3. sine
    le

    C’est vrai que ce n’est pas facile tous les jours, et tant qu’on est pas parent on ne sait pas ce que ca représente , perso des fois je me dis j’aimerai juste 1 ou 2 heures seules me poser !!mais ce n’est pas POSSIBLE ! par contre je ne le regrette pas du tout c’est le plus beau cadeau du monde !!

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  4. Emilie
    le

    Je ne regrette pas une seconde. Je regrette les grasses matinée oui mais à part ça je ne regrette pas …

    Je pense que ce débat est légitime car les parents (et pas seulement les mères) ne sont pas « formés » au rôle de parent.
    La place de l’enfant a évolué, on lui accorde plus de place dans la famille, il prend pleinement un rôle de petite personne et c’est donc une nouvelle forme de parentalité qui si je suis convaincue de son bien fondé est aussi plus energivore car différente (parfois) de notre propre éducation.

    Il faut composer, apprendre, réfléchir, prendre du recul et tout le monde n’en a pas envie ou n’en a pas la capacité …

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    • Olivier
      le

      Je ne sais pas si cet aspect entre en lignes de compte dans cette analyse du cas allemand mais, une chose, est sûre, les parents français manquent clairement d’accompagnement pour mieux saisir toutes les subtilités de leur nouveau rôle. Bien d’accord avec toi.

      Répondre
  5. PapaBackstage
    le

    Effectivement, sujet à la mode, j’avais fait un billet il y a une quinzaine de jours environ.
    Comme tu le dis, on a tendance à idéaliser la parentalité : un bébé c’est trop mignon, le premier « Papa » ou « Maman » nous tarde et on pense même aux premières parties de foot qu’on pourra faire avec. Le reste, même si les proches jouent les prophètes, on le zappe complètement. Heureusement sinon il n’y aurait plus de gamins !

    On peut regretter tout un tas de chose comme les grasses mat’, les soirées arrosées, les sorties sur un coup de tête etc. Mais de là à regretter totalement d’avoir eu un enfant, j’avoue que le concept m’échappe.

    Il faut aussi prendre en compte le changement de notre société. De plus en plus de couple ont des enfants très tard (dans les 40 ans) ce qui est, par rapport à quelques décennies en arrières, assez surprenant. En cause, essentiellement le travail… Il est dur d’en trouver un et quand on l’a, on ne veut pas l’abandonner, donc on repousse l’âge de la grossesse et puis au fil du temps… on se dit qu’il est trop tard…

    Débat malheureux mais très intéressant.

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    • Olivier
      le

      Tout ce que tu dit est vrai. Néanmoins, on ne peut comparer la situation en France et en Allemagne. La pression sur les femmes n’y est pas la même, les représentations sur la maternité non plus, et le quotidien est différent. Du coup, je peux comprendre que cette question suscite plus de réponses négatives chez eux que chez nous.

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      • Karima
        le

        C’est sûr qu’il est vraiment difficile d’allier vie de famille, travail et loisir sans certaines difficultés… Les patrons étant assez exigeants et ne prenant pas du tout en considération la parentalité (quelque soit le sexe de l’employé mais particulièrement pour la mère qui reste quand même la plus sollicitée en bas-âge!) Du coup dur dur de ne pas laisser des éléments extérieurs interférer dans certaines décisions familiales (un enfant, deux ou pas du tout!) Mais de là à dire que faire un enfant est un regret c’est quand même bien triste pour l’enfant et pour soi-même… PS : Olivier, as-tu publier d’autres textes sur l’enfant unique ? Merci pour ta réponse

        Répondre
  6. Doudou
    le

    Bonjour,
    c’est vrai que ça m’arrive de me dire « qu’avant c’était bien mieux… plus libre plus facile et sans contrainte »… je parle globalement (couple et enfant)…
    Mais concrètement, j’ai du mal à imaginer ma vie sans ma fille et sans ma femme plus de quelques secondes… elles sont une réalité que je n’ose pas imaginer autre.
    Alors oui je maudis ce peu de temps que j’ai pour moi, pour geeker et jouer, ou même cette vie de fête et soirée que j’ai eu il y a déjà plus de 10 ans… mais quelque part, on vieillit, et naturellement, est-ce raisonnable de penser qu’on aurait le même rythme aujourd’hui, sans enfants et/ou sans femme à ses côtés… les vieux beaux dans les soirées ne sont pas encore à la mode !
    Je préfére me dire que je suis à ma place, et profiter et apprécier les moments d’accalmies, de calme que l’on peut choper par ci par là et le reste du temps être Papa et compagnon à 100%, car le rire aussi bien que les larmes, je ne voudrais jamais au grand jamais ne pas les avoir vécu, cela fait chaud au cœur d’être là pour elles, et on se sent tellement plus vivant quand on compte pour quelqu’un… non ?

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      • Doudou
        le

        Merci, j’essaye 🙂
        En ce moment, c’est la période « début à l’école », et franchement, ce n’est pas facile d’y laisser son enfant, notamment selon les réactions de celui-ci… surtout que c’est trop éloigné pour soit pour bien comprendre ses réactions ! Malgré cela, on fait au mieux pour rassurer, expliquer et accompagner ce grand changement qu’est l’école pour ma pépette (qui coule beaucoup de larmes chaque matin mais qui n’en ai pas moins mécontente le soir en rentrant, quand je l’écoute expliquer, avec ses mots, sa journée de petite écolière) 😀

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          • Olivier
            le

            Bien d’accord avec toi. Même si je pense qu’on imagine pas la solitude et les douleurs que peuvent supporter certains parents allemands face à un modèle culpabilisant qui n’a pas cours chez nous.

  7. Regrettez-vous d’avoir eu des enfants ? -...
    le

    […] En Allemagne, 20% des parents (pères comme mères) regrettent d’avoir eu des enfants, même s’ils les aiment. Du coup, le débat fait le tour du monde.  […]

    Répondre
    • aaah c'est dur d'être maman
      le

      c’était une blague évidemment. Maman de trois enfants rapprochés (3ans entre le 1er et la dernière), j’avoue que c’est dur parfois, souvent même mais si je devais revenir en arrière, je ferai tout pareil.
      Par contre, même si on est en France, ma carrière en a souffert, en souffre…

      Répondre
  8. Pierrot
    le

    Salut,
    En ce qui me concerne, avoir un enfant a fait de moi quelqu‘un de meilleur. De plus, il a apporté beaucoup de joie à notre petite famille.
    Ciao.

    Répondre
  9. Tom
    le

    Bonjour,
    Le post est ancien, mais je tiens à laisser un temoignage.
    Je suis papa d’un garçon qui aura 4 ans demain.
    Ma compagne et moi voulions cet enfant, nous avions prévu de nous marier 1 an ou deux après l’accouchement.
    C’est dur à expliquer car j’aime mon fils, mais je regrette d’avoir eu un enfant. Totalement.
    Les gens normaux que l’on trouve sur ce genre de post trouvent la parentalité plus ou moins difficile mais ne se verraient pas vivre autrement. Je pensais que je serais comme ça pour moi.

    Hors, à sa naissance, quand nous sommes rentrés à la maison à trois, j’ai eu le sentiment que j’avais fais une bêtise irratrappable… J’ai mis ça sur le dos de la néoparentalité, ça irait mieux plus tard.
    Puis nous nous sommes expatriés en famille. J’ai mis mes doutes et l’épuisement moral (de plus en plus prégnant) sur le fait d’être loin de la famille et de ne pas avoir de bol d’air en le laissant certains moments aux grands parents.
    Nous sommes ensuite rentrés en France. J’ai fais une depression (forte), j’ai mis ça sur le dos de mon nouveau travail qui avait peu de sens, j’ai été suivi en psychothérapie pour la première fois à ce moment là. La psy a réussi à pointer du doigt mes problèmes au sein de ma famille et à me convaincre que le temps aidant, j’accepterai plus facilement mon rôle (avec mon enfant devenant de plus en plus autonome). Je ne suis plus suivi aujourd’hui.
    Avec cette dépression, les envies de mariage de ma compagne se sont envolées, nous n’en parlons plus… Elle veut que j’aille mieux sur la durée, car j’ai eu des rechutes de moral depuis. Ça m’affecte.

    Mon fils m’oppresse.
    Je ne suis heureux que quand il part: je réentreprend des travaux, j’arrive à plus penser aux autres et à moi-même, je ne suis pas aigri et triste.
    Quand il est là, je bloque, je n’entreprend plus grand chose de peur d’être sans cesse interrompu, je culpabilise et ma compagne me fait culpabiliser de ne pas être capable de faire preuve de plus de patience pour lui expliquer les choses, l’éduquer…
    Bref, depuis l’arrivée de mon fils dans notre vie, je suis malheureux et m’en veux d’être malheureux et d’avoir voulu être père.
    Demain, c’est son quatrième anniversaire et mes pensées suicidaires reviennent, rassurez-vous, je ne passerai pas à l’acte, je ne pourrai pas faire ça à ma famille, j’imagine juste la scène encore et encore et me disant qu’après, il y a la paix.

    La parentalité peut aussi faire ça.

    Répondre
    • Fabplos
      le

      Je n’ai pas répondu à votre post mais à celui de « end » juste après. Je vous invite à lire ma réponse car elle est valable pour les deux commentaires 🙂

      Répondre
  10. end
    le

    Pour le vivre personnellement, effectivement être devenu parent est un cauchemar dont je ne vais jamais me réveiller,
    mon enfant a 6 ans maintenant, et bien que je l’aime, même très très fort,
    je déteste être parent, je me retrouve prisonnier d’une vie et d’un rôle que hais et que je n’ai pas
    voulu (enfant non « programmé »)
    pour moi c’est grosso modo 1% de moments sympas avec l’enfant, et le reste de contrainte, charges, activités, truc à gérer, tous plus ennuyeux et inintéressants les uns que les autres.
    je traverse souvent les journées comme un mort vivant, éteint, zombi.
    Aucun plaisir à exercer ce rôle, et je me retrouve souvent là à juste vouloir me taper la tête contre les murs tant je suis coincé et pas d’échappatoire à cette situation.
    Le plus dur est la solitude, on ne peut en parler tant c’est tabou, on est jugé directement comme mauvais parent, indigne.
    le peu de personnes qui ont l’ouverture ne comprenne absolument rien à la souffrance et la problématique que l’on vit, et je vois même que ceux qui sont parents sont ceux qui y comprennent le moins.
    en retour on a généralement que des projections, interprétations, de la psychologie clichée, totalement à côté de la plaque, qui non seulement n’aide pas, mais plus mal au final.
    Alors on fini par la fermer et ne plus en parler, avec ce mal qui nous ronge, et la culpabilité de ressentir tout ça nous consume de l’intérieur. on pourri de l’intérieur.
    le plus hardcore sont les gens qui vous abordent et qui vous parlent comme si votre place était la plus magnifique qui soit et que vous devais nager dans le bonheur, alors que vous vous êtes en détresse totale, et que vous êtes obligé de la fermer et faire bonne figure.
    J’ai souvent la boule au ventre, un feu brûlant de colère dans le ventre, ou un abattement totale, plus goût à rien, état zombi, le cerveau qui s’éteint pour ne plus souffrir.

    Le top des phrases imbuvables qu’on ne peux plus entendre:
    – mais c’est normal d’avoir des passages à vide en tant que parent ça va passer (bah non connard, ça fait 6 ans que ça dure, c’est pas un état passagé)
    – c’est normal il est petit, ça sera plus sympa plus grand (bah non ça n’a rien à voir avec l’enfant mais avec le fait d’être parents, et justement c’est de pire en pire quand il grandi avec les contraintes qui vont grandissant
    – c’est parce que tu te mets trop la pression, ou une trop haute idée du rôle de parent (bah non pauvre tache, même le stricte minimum du rôle de parent me provoque une aversion totale)
    – ça va passer ( mais bordel mais ça fait 6 ans !! si ça aurait dû passer ça serait déjà arrivé non ?)
    – maintenant qu’il est là faut que t’assumes (oui ? et ? alors ? ça change quoi à ce que je vis et à ma souffrance ?

    Je pourrais continuer comme ça à m’étaler sans fin, au moins sous le couvert de l’anonymat on peut décharger un peu le fardeau, mais on va en rester là ..

    Répondre
    • Fabplos
      le

      Je suis désolé pour vous, très sincèrement mais tellement ravi pour moi.
      Ravi de savoir que je ne suis pas seul. Ravi de savoir que d’autres personnes vivent ma détresse et ressentent mon désespoir. C’est égoïste je sais, mais pour la première fois depuis 3 ans et demi que quelqu’un d’autre que moi exprime ce que je ressens.
      J’aime ma fille. Vraiment je l’aime. Et maintenant qu’elle est dans ma vie je n’ai pas envie qu’il lui arrive quoi que ce soit bien évidemment, je serai anéanti. Mais je peux tellement imaginer ma vie sans elle. Ce que j’aimerai revenir dans le temps et ne pas faire cette erreur. Je me rends compte que cela doit choquer plus d’un de parler d’erreur pour qualifier ma vie de parent et/ou mon enfant. Mais je le pense. C’était la pire erreur de ma vie et je me sens pris au piège.
      Mon enfant je l’ai voulu. Je voulais devenir père et je m’efforce tous les jours d’être un bon père mais je n’aime pas ça. Je n’ai pas envie de ça.
      Je ne pouvais pas le savoir avant de le vivre mais maintenant que je l’ai vécu, je sais que ce n’est pas le role dans lequel je m’épanouis.
      Ceux qui me disent « ca ira mieux quand elle aura grandi » n’y comprennent rien. Ce n’est pas parce que j’interagis plus avec elle maintenant que j’aime être son père. Ce n’est pas parce que 1% des moments qu’on passe ensemble sont agréables, que je suis supposé oublier les 99% qui sont cauchemardesques.
      Etre parent me rend malheureux. Etre parent me détruit petit à petit, détruit mon couple et ma joie de vivre.
      Etre parent n’était pas la meilleure chose qui me soit arrivé mais la pire.
      Etre parent ne m’a pas apporté de la joie à ma vie, ne m’a pas donné un but mais bien le contraire.

      Bref, je peux en parler des heures et des heures mais à quoi bon?

      Signé: un papa de 35 ans qui se sent seul et jugé (et qui cherche à parler avec quelqu’un qui peut le comprendre sans le juger).

      Répondre
  11. Alex
    le

    Je suis papa de 2 enfants garçon 8 ans et fille bientôt 3 ans. Le garçon a un autisme type Asperger. Entre son comportement (agressif, crises dues à son autisme etc.) et les relations souvent conflictuelles entre le frère et la sœur, le quotidien est parfois insupportable : des cris, des colères… bref un manque de sérénité et d’apaisement au sein de la sphère familiale. À cela s’ajoutent l’inquiétude pour son avenir dans ce monde difficile (va-t-il réussir à s’épanouir socialement, professionnellement, sentimentalement ?), les nombreux sacrifices (en temps, en argent pour les prises en charge libérales), etc. Ça n’est pas normal de redouter les vacances et d’être content d’aller au boulot pour se « reposer » des enfants… Ma femme a récemment fait un burn out, hospitalisée 4 jours… Où est le plaisir dans tout ça ???? Alors oui je regrette d’avoir eu des enfants, je regrette de m’inquiéter pour eux et pour mon garçon en particulier (autiste), je regrette cette liberté perdue, je regrette de stresser pour ne pas que mon regret d’avoir eu des enfants soit ressenti par eux car malgré tout j’aime mes enfants plus que tout et j’ai envie du meilleur pour eux.

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