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Homoparentalité : ma mère est un mec, mon père est une meuf

Par Olivier - Mis à jour le 2 février 2024
Un dessin représentant une famille unie. Les parents de cet enfant sont deux papas et pratiquent l'Homoparentalité.

C’était il y a dix ans. Une copine m’apprend qu’elle quitte la ville dans laquelle elle a toujours vécu. Elle lâche sa famille, ses proches, son travail pour s’installer dans le pays basque. Elle et son amoureuse veulent se rapprocher de l’Espagne. Objectif : profiter de la possibilité offerte par le pays de bénéficier d’une insémination artificielle.

Sommaire

C’était la première fois que la question de l’homoparentalité s’imposait à moi. Du coup, le débat était lancé parmi mes amis : pour ou contre ? J’avoue que je n’avais pas de position tranchée sur la question. J’étais juste impressionné par le courage de ces deux filles, par leur détermination et les concessions qu’elles étaient prêtes à faire.

10 ans plus tard

Dix ans plus tard, c’est mon voisin de bureau, homo assumé, qui remet le débat sur le tapis. « Et pourquoi tu ne parlerais pas de l’homoparentalité sur ton blog de papa ? », me lance-t-il. Ma réponse est immédiate : « Parce que je n’ai pas vraiment d’avis sur la question, pas d’argument non plus, et parce que ce n’est pas mon combat. » Evidemment, c’est pas le genre de réponse à faire taire un gay (surtout celui-là) : « ouais, d’accord, t’as pas de couilles… ! Tu t’en fous ou quoi ? T’as peur de quoi ? Et pourquoi j’aurai pas le droit d’avoir d’enfant, moi ? »

Bref, il aime bien me challenger… et moi je tombe dans le panneau quasiment à chaque fois !

Homosexualité et adoption

Soyons clair, je ne vais pas vous la faire à l’envers. Je n’ai toujours pas d’avis définitif, je ne me sens pas de porter ce combat qui m’échappe. Et j’en suis désolé. Néanmoins, à bien y réfléchir, cette question résonne avec mon histoire personnelle. Au moins partiellement.

Je n’en ai jamais parlé sur ce blog mais j’ai été adopté. Ma mère génitrice m’a abandonné, au milieu des années 70, à une époque où l’avortement venait d’être légalisé (j’ai eu chaud). J’ai donc été placé dans un de ces foyers dans lesquels j’aurai pu rester jusqu’à ma majorité si un couple ne m’avait pas repéré parmi une ribambelle d’autres têtes blondes. J’ai donc eu la chance de trouver une famille, qui – outre le fait de me sauver la vie – m’a offert tout l’amour dont un enfant a besoin pour grandir, s’épanouir et s’affirmer.

Souvent, je pense à ce que je serai devenu si je n’avais pas croisé son chemin. Je pense aussi à tous ces enfants qui n’ont pas eu ma chance. A ceux qui passeront leur enfance puis leur adolescence dans des foyers où l’amour maternel n’a pas sa place. Dans ces lieux où l’on éduque plus que l’on aime.

Homoparentalité : et donc ?

Alors, s’il y a une chose dont je suis désormais certain, c’est de ma position en faveur de l’adoption par des familles homoparentales. Parce que cette question coule dans mes veines. Parce que des milliers d’enfants crient leur douleur dans des foyers. Parce que c’est intolérable.

Dans quelques mois, le débat sur le droit des homosexuels à adopter des enfants va ressurgir sur la place publique. Ma position est désormais limpide. Un grand oui, urgent et nécessaire.

Pour le reste, d’autres porteront la cause.

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