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7 situations de violence éducative ordinaire (dans lesquelles on peut tous se reconnaître)

Par Olivier - Mis à jour le 3 juin 2024
Un enfant, victime de violence éducative ordinaire, pleure recroquevillé contre un mur et son père le regarde sans agir

Violence éducative ordinaire. Si le concept fait naître des tensions chez les parents, c’est souvent par peur d’être jugés, pour ne pas dire stigmatisés, dans leur façon d’accompagner leurs enfants. Soyons clairs : nous souhaitons tous le meilleur pour nos mômes. Pourtant, ils nous arrivent de déraper dans notre manière de les éduquer, parfois même sans en prendre conscience. Pour de multiples raisons, qui tiennent aussi bien de l’énervement passager que de la reproduction de modèles éducatifs dans lesquels nous avons-nous même été bercés.

Sommaire

La violence éducative ordinaire (VEO) est la partie non reconnue de la violence faite aux enfants. Elle est considérée comme légitime car à visée éducative. Mais qu’en est-il vraiment ?

Violence éducative ordinaire : c’est quoi ?

La violence éducative ordinaire désigne les violences physiques, psychologiques et verbales, souvent admises et tolérées, que nous faisons subir à nos enfants à titre éducatif. De la fessée que nous serions encore 65% à pratiquer, à la tape sur les mains en passant par l’humiliation ou le chantage. On parle alors de maltraitance, même si le mot peut paraitre fort.

Plusieurs études ont démontré les conséquences néfastes de ces violences, même légères, sur le devenir des enfants. Oui mais voilà, perdus entre un excès d’autorité que nous savons nauséabonds et un laxisme totalement inefficaces, nombre d’entre nous avouent ne plus savoir comment s’y prendre.

Il faut dire que le risque de basculer dans un comportement de violence éducative ordinaire est important. Chaque jour, les occasions ne manquent pas. Et je suis prêt à parier que la plupart d’entre nous tombe dans le panneau de temps en temps. La preuve en 7 situations de la vie de tous les jours.

1 | VEO : la menace

Depuis ce matin, votre môme n’arrête pas de chouiner. Tout est prétexte à piquer une colère. Et bien sûr, vous n’arrivez ni à le calmer ni à obtenir une explication. Bref, la moutarde commence à vous monter au nez quand vous lui répondez du tac au tac : « Arrête de chialer ou tu vas finir par comprendre pourquoi tu pleures » ! Mais vous auriez aussi pu lui dire : « Tais-toi ou tu vas prendre une gifle », « Y’a des baffes qui se perdent », « La ferme ou je t’en colle une ».

2 | VEO : l’amour sous condition

Si vous êtes globalement fier de votre Choupinet, vous vous demandez des fois s’il n’a pas le diable au corps. Comme la semaine dernière, lorsqu’il a eu la bonne idée de dessiner au feutre indélébile sur le visage de son frère. Ce jour-là, c’était la goutte d’eau de trop et le vase a débordé quand vous lui avez affirmé qu’il aura droit à un câlin de sa maman quand il aura réparé les dégâts. Mais vous auriez aussi pu lui dire : « Si tu veux que tes parents soient gentils avec toi, il va falloir être plus sage » ou encore « je ne t’aime pas quand tu fais ça ».

3 | VEO : le rejet

Cette fois, il a dépassé les bornes. Non seulement, il tape sa sœur mais en plus il casse ses jouets. Pour vous, il n’y a pas d’autres solutions que de l’isoler : « Au coin, dans ta chambre. Tu reviendras quand tu seras calmé ». Mais vous auriez aussi pu lui dire : « Monte dans ta chambre et que je ne t’entende plus », « tu vas au coin, et tu ne bouges plus avant que je ne te le dise ».

4 | VEO : l’insulte

Ce soir, vous demandez à votre enfant de mettre la table. D’ordinaire plutôt serviable, il est aujourd’hui un peu excité. Et patatras, il fait tomber le service de grand-mère, vieux de 70 ans. Du coup, votre réaction n’attend pas : « t’es vraiment un bon à rien ». Mais vous auriez aussi pu lui dire : « Mais c’est pas vrai, t’es qu’un bébé à qui on ne peut rien confier » ou encore « mais quel benêt celui-là ».

5 | VEO : l’humiliation

A table, votre enfant n’en fait qu’à sa tête. Excité comme un gardon, il multiplie les pitreries et les bêtises. Oui mais voilà, son attitude vous exaspère et vous lui faites remarquer : « Tu manges comme un gros cochon ». Mais vous auriez aussi pu lui dire : « Ohlala, regardez-moi ce vilain garçon incapable de tenir sa fourchette correctement », « Je vais te remettre un bavoir en plastique, comme ta sœur de 8 mois ».

6 | VEO : l’affirmation de votre autorité

Bientôt 8h30. Vous devriez être parti à l’école depuis déjà 10 minutes mais votre rejeton n’en fait qu’à sa tête. Du coup, il n’est toujours pas habillé alors que vous lui avez demandé 10 fois, ce qui ne l’empêche pas de jouer au Playmobil. Votre réaction ne se fait pas attendre : « Tu m’obéis tout de suite, ou je t’emmène à l’école en pyjama ». Mais vous auriez aussi pu lui dire : « C’est moi qui commande. Si tu n’es pas content, tu t’en va ».

7 | VEO : l’absence d’attention

A force de grimper aux arbres, ça devait finir par arriver. Et badaboum, voilà votre Choupinet les quatre fers en l’air en train de hurler à la mort. Après quelques minutes d’hésitation, vous vous dirigez vers lui : « Tu l’as bien cherché, maintenant ne viens pas te plaindre ». Mais vous auriez aussi pu lui dire : « T’es pas beau quand tu pleures, on dirait une gonzesse », « Les grands garçons ne pleurent pas ».

Violence éducative ordinaire : qu’est-ce qu’on fait ?

L’objectif de cet article n’est pas de pointer du doigt des coupables. Après tout, on apprend tous à devenir parents avec plus ou moins de réussite. Mais c’est en nous interrogeant sur nos propres pratiques, en nous remettant profondément en question et en nous transcendant que nous deviendrons meilleurs, non ?

Reste donc une grande question : comment sortir de la spirale infernale de la violence éducative ordinaire quand on a mis le doigt dedans ? Il n’y a rien de pire pour un papa ou une maman que de se sentir démuni dans son rapport à son enfant. Il convient donc de s’interroger certes, mais aussi de décider de changer, et de s’ouvrir aux autres : à des amis pourquoi pas, mais plus sûrement encore à un professionnel qui saura guider un questionnement pour faire jaillir des perspectives éclairantes.

Entre autoritarisme exacerbé et laxisme effréné, il y a un monde. Celui dans lequel nombre de parents et d’enfants vivent heureux et épanouis.

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