Comment j’ai raté le début de ma vie de père

Comment j’ai raté le début de ma vie de père

Il faut que je vous fasse un aveu : je ne suis pas le super papa que certains imaginent en lisant ce blog ou en parcourant la page Facebook éponyme. J’ai même carrément planté le début de ma vie de père.

Si je devais noter ma prestation, je m’octroierais un généreux 2/20, avec une mention sauvagement griffonnée au Bic rouge : « hors sujet ». Le genre de devoir que le prof rend en appuyant son regard froid sur la mine piteuse d’un élève qui se désagrègerait volontiers sur place s’il le pouvait, comme pour masquer sa honte.

Certains d’entre vous ont sans doute flairé le pot aux roses en jetant un œil aux quelques billets faisant état de mes errances paternelles, comme ici ou . Deux exemples parmi tant d’autres.

Pourtant, je le voulais ce gamin. 4 ans de combat pour l’accueillir. Mais non, je suis passé à côté. Littéralement. Jusqu’au moment où il a fallu remonter la pente.

Rater le début de sa vie de père en 6 étapes

Pas encore convaincu ? Vous voulez des preuves ? Très honnêtement, ce n’est pas ça qui manque. En voilà déjà 6.

1 | Je suis passé à côté de l’accompagnement proposé à ma femme

Si la grossesse offre aux femmes l’occasion de ressentir physiquement les changements qui s’opéreront prochainement dans leurs vies, les hommes vivent souvent ces 9 mois par procuration. Je crois que c’est ce qui m’est arrivé. J’ai passé toutes ces semaines comme accroché à un fil, celui du bien-être de la future maman, jusqu’à en oublier de préparer moi aussi le bouleversement radical qui m’attendait. Il faut dire que je n’ai pas été aidé par les professionnels de santé qui l’accompagnaient et qui n’ont pas porté le moindre intérêt ni à ma présence quasi-systématique ni à mes questions. En même temps, rien d’étonnant quand on prend le temps de constater la place que notre société réserve aux pères.

2 | Je n’ai pas profité des 9 mois de grossesse pour me poser les bonnes questions (celles qui résonnent avec ce que je suis)

Autant vous le dire, les futurs parents se posent souvent les mauvaises questions. Et les pères encore davantage que les mères, pour les raisons évoquées ci-dessus. On ne peut pas dire que je n’ai rien glandé des 9 mois de grossesse de ma femme. Je me suis documenté sur l’accueil d’un bébé et les soins à lui apporter, j’ai préparé sa chambre, acheté et installé l’équipement nécessaire, j’ai confronté ma vision de la parentalité avec ma compagne, j’ai ouvert un album et consigné toutes les pensées que j’avais envie de partager avec ma fille, je me suis inquiété de mon rôle… bref, j’ai brassé du vent, omettant au passage de m’interroger sur ce que je suis profondément, sur mon rapport à la vie, mon instinct surprotecteur, mon histoire, mes peurs sourdes, mes failles et mes silences. Autant de sujets majeurs à aborder pour envisager une paternité sereine. Et quand la marmite pète, ça fait un gros boum comme je l’ai raconté il y a quelque temps sur le blog de ma copine Zozomum.

3 | J’ai pris conscience de ma nouvelle condition de père le jour de la naissance de ma fille

Résultat des courses : j’ai réellement pris conscience de ma nouvelle condition de père le 31 mai 2011 à 5h56, lorsque la sage-femme a posé ma fille dans le creux de mes bras. 3 kilos de responsabilité, ça pèse plus qu’on ne l’imagine quand on ne s’y attend pas vraiment. Les premiers jours, j’étais comme sidéré, m’empêchant presque de ressentir pour ne pas dégueuler d’émotions contradictoires, entre bonheur et effroi. C’est à partir de ce moment précis qu’une boule d’angoisse est venu se glisser au cœur de mes entrailles. Elle ne me quittera que plusieurs années plus tard, aux prix de lourds efforts et d’un long travail introspectif.

4 | Je n’ai pas anticipé les comportements de bébé

On sait tous qu’un bébé pleure beaucoup. Que son sommeil peut s’avérer anarchique. Que ses attitudes énigmatiques sont susceptibles de laisser dubitatifs des adultes normalement constitués. Mais on n’imagine pas avec quel point ces différents comportements peuvent résonner chez des parents qui s’attendaient plutôt à vivre dans un champ de chamallow, entre un troupeau de licornes et le village des Bisounours. Bref, je savais que ça allait être dur. Mais je ne l’avais pas encore réellement éprouvé.

5 | Je n’ai pas su gérer mes angoisses

Dans ce flot d’émotions contradictoires – je l’avoue – je me suis noyé. Conscient des angoisses qui me parcouraient, j’ai mis du temps à mesurer la place qu’elles prenaient, trop absorbé à accomplir le job. Et je me suis aperçu tardivement des conséquences qu’elles pouvaient générer dans mon quotidien et mes relations. Jusqu’à ma fille qui – comme tous les bébés – était alors une véritable éponge.

6 | Je n’ai pas pris en compte ces signaux qui me pétaient pourtant aux yeux

Soyons clairs : quand on n’a pas envie de voir un truc, on ne le voit pas. Pendant tout ce temps, mon corps avait beau tirer la sonnette d’alarme, ma femme pointer l’évidence avec tact, mes amis m’interpeller, je ne me rendais compte de rien. Jusqu’au déclic. Il aura fallu une conversation anodine pour que la réalité me pète enfin à la tronche comme si, dans un éclair de lucidité, je reprenais enfin le contrôle.

Que faut-il retenir de cet article ?

Si vous lisez ce blog régulièrement, vous savez que je n’ai pas l’habitude de m’y appesantir sur mon sort. J’invite plutôt tous les parents qui se reconnaîtront de près ou de loin dans cette description à prendre du recul, à composer avec la difficulté, à exprimer leurs émotions, à s’ouvrir, à accepter leurs failles, leurs faiblesses et leurs errances. Apprenez à vous connaitre plutôt qu’à subir ces représentations de parentalité parfaite qui pullulent. Enfin, restez convaincu que – quoi que vous puissiez en penser – vous êtes le meilleur des parents pour votre enfant. Et votre envie de vous dépasser pour lui vous rend encore plus beau à ses yeux.

Et vous ? Quelles difficultés avez-vous rencontrées au début de votre vie de père ou de mère ?

Crédit photo : Shutterstock

Article posté le 5 décembre 2018 et mis à jour le 5 février 2024 dans Vie de père

Par Olivier

Papa d'une petite fille belle comme le jour, Olivier est aussi le fondateur de Je suis papa en 2011. Même si sa photo de profil ne le montre pas, sa paternité lui a fait perdre tous ses cheveux, mais pas le moral. C'est déjà ça ! Convaincu que les enfants sont l'avenir du monde, il milite pour faire entrer Peppa Pig à l'Elysée. Un poil lunatique, il retrouve en général le sourire autour d'un bon verre de vin. 


30 COMMENTAIRES

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  1. Agnès
    le

    Super article (et super blog) 🙂

    Même si je ne comprends pas exactement ce qui a été raté dans ta vie de père. Personnellement, j’ai une fille de 5 ans et un petit garçon de 2 ans. Je suis épuisée et il m’arrive quelquefois de me demander si j’ai bien fait d’avoir des enfants.

    Je suis arrivée ici en tapant sur Google : Les parents de Caillou sont insupportables … ^^

    Je ne sais pas si tu connais ce dessin animé… Bref, ces parents sont trop parfaits et me culpabilisent.

    Alors ce genre d’articles fait du bien.

    La seule chose qu’il faut garder à l’esprit, c’est que les enfants n’ont pas besoin d’un père ou d’une mère parfait(e) mais d’un père ou d’une mère heureux(se).

    Depuis que je sais ça, je me fais plaisir, je regarde les films et les séries que j’aime, je partage ça avec mes enfants. Je joue aux jeux vidéos (j’avais arrêté ça parce qu’une maman qui joue aux jeux vidéos, ce n’est pas bien…) mais j’ai repris sauf que maintenant je partage mes passions avec mes enfants, ma fille joue avec moi tandis que mon fils regarde. Alors oui, je ne fais pas vraiment d’activités manuelles avec mes enfants contrairement à mes amies mais je remarque que mes enfants sont heureux de partager des activités qui plaisent à leur maman. C’est le principal (et de toute façon, je n’aime pas les loisirs créatifs).

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    • Olivier
      le

      S’il n’y avait que les parents de Caillou qui étaient parfaits, ça pourrait passer. Mais ils sont tous comme ça (à part Homer et Marge, mais ce n’est pas un dessin animé pour les petits).

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  2. Caro - WondermMumBreizh
    le

    J’avais très peur pour le papa de ma fille quand je lui ai appris ma grossesse. Il a une histoire pas simple avec son propre père et a mis longtemps à vouloir cet enfant.

    Mais il m’a épaté. Déjà il en a parlé a son meilleur ami qui avait adoré les séance d’haptonomie durant la grossesse de sa copine. Nous en avons donc fait à notre tour. Et la magie a opéré ! Je pense que grace à ca il est devenu papa bien avant mon accouchement.

    Le jour de la naissance, il a pris Pantouflette comme s’il l’avait toujours connu. Il savait comment la toucher, la prendre, il m’a impressionné par sa dextérité. Lui qui fuyait à chaque fois qu’on lui proposait de porter un bébé.

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    • Olivier
      le

      Ton com’ montre bien une chose : il faut libérer la parole. Les futurs pères doivent se sentir aussi libre que les futures mères d’exprimer ce qu’ils ont sur le coeur…

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    • Olivier
      le

      En vrai – mais ne dit rien à personne – j’ai écrit cet article dans un seul objectif : aboutir à cette conclusion qui me parait si éclairante

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  3. Elisa
    le

    Ben si c’est ça passer à côté de son rôle, on est tous passés à côté…Le mien est de 2011 également et toutes ces angoisses, je les reconnais aussi. Elles ne m’ont, d’ailleurs, jamais quittées complètement. Le père de mon fils était totalement démissionnaire au début…c’était une vrai catastrophe.
    Les femmes sommes traités comme mourantes sans avoir le droit de nous plaindre pendant les 9 mois de grossesse et vous, complètement, ignorés…Bref, beaucoup de progrès à faire dans les mentalités.

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  4. Vanessa
    le

    Merci pour cet article et merci pour ce blog déculpabilisant, pleins de conseils, d’humour et de sentiments ! J’ai arreter de suivre sur les réseaux la plupart des comptes que je regardais pendant ma grossesse car les parents parfaits en sont venus a me faire douter et culpabiliser ! Mqis ce blog je l’adore je penses qu’on s’y retrouve tous ! Merci aussi de penser aux papas !

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    • Olivier
      le

      C’est en lisant des commentaires comme le tien que je me souviens – 7 ans plus tard – pourquoi je continue à animer ce blog…

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  5. WorkingMutti
    le

    Merci pour ce joli article. C’est juste désolant de voir que les pères sont toujours laissés de côté, même dans les cours de préparation à l’accouchement ET à la parentalité. Juste l’autre parent de l’enfant hein. Parce que l’arrivée d’un enfant ne va pas autant le bouleverser que la maman …

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  6. Mathilde
    le

    Pour être honnête je suis ton blog de loin en loin… mais cet article est apparu sur ma page Facebook et J’ ai cliqué… par curiosité… me demandant comment un homme pouvait si facilement ( et publiquement) assumer ses failles, ses erreurs… et je t’ ai lu… et je me suis dit  » il a tout compris »… je suis maman de jumelles de 5 ans et d’ une petite cacahuète de 4ans… Mon mari et moi étions loin d’ être des parents  » parfaits » comme les bouquins, les sites et les blogs, vlogs de familles nombreuses nous abreuvent… et nous avons fait l’ erreur monumentale de vivre notre parentalité explosive et galopante (10 ans de couple avant d’ être parents de 3 en 18 mois) chacun de notre côté: moi dans la logistique domestique à en être submergée et asphyxiée et mon mari dans la gestion financière à en être insomniaque et dépassé de travail… résultat des courses: un couple en mode pilote automatique, des parents dans le doute permanent et des enfants toujours plus demandeurs… et puis J’ ai lâché prise… je n’ ai rien abandonné mais je me suis simplement rendu compte que si les pyjamas n’ étaient pas repassés ça ne changerait rien à notre vie, que pour une fois on pouvait manger une pizza surgelée au lieu des sacro-saints petits pois carottes bio ecossés frais, que le vendredi quand on rentre de l’ école on se mate des DVD de Tom et Jerry en boucle affalees dans le canapé avec une grosse tartine de Nutella ( et tant pis pour le tapis pour une fois)… et depuis tout est plus simple… et si pendant 3 ans J’ étais sûre de ne pas être la mère parfaite pour ces trois petites pommes là, je suis maintenant sûre que je suis la meilleure mère Qu’ elles pouvaient avoir…
    Merci de nous le rappeler à nous les parents que l’ on soit père ou mère… nous faisons ce que l’ on peut mais du mieux que nous puissions le faire…

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  7. Nath
    le

    Les mentalités commencent à changer. En tout cas j’en ai l’exemple avec l’hôpital dans lequel j’ai accouché. Les pères sont fortement incités à assister aux cours de préparation et ils ont une séance rien que pour eux, sans les mamans pour que leur parole soit libérée justement. Je trouve cela top!
    Et merci pour votre honnêteté!

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    • Olivier
      le

      Effectivement, ça change peu à peu. Mais il faut encore faire preuve de vigilance, et ne pas hésiter à applaudir les bonnes pratiques en la matière, comme l’hôpital auquel tu fais référence.

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  8. Emy
    le

    Moi c’est moi qui a foiré mon rôle de maman 😀 Mon conjoint a tout géré en dehors de l’allaitement.
    On a fait de l’haptonomie pour préparer à la naissance et il a créé un lien dès la grossesse. Lien que je n’avais pas d’ailleurs car il n’y avait qu’au contact de sa main que notre fille se manifestait. Je ne l’ai même jamais sentie bouger dans mon ventre en 9 mois de grossesse sauf sous hypnose.
    A la naissance, oh mon dieu, l’horreur! Le manque de sommeil peut vraiment faire péter un plomb. Alors certes, je « savais » qu’un enfant c’était pas tout roses et violettes, je n’avais jamais imaginé que notre fille pourrait être si difficile (jamais de sieste, des réveils toutes les heures la nuit, des hurlements sans fin dès qu’elle n’était pas portée). Mon conjoint a géré… il la berçait, la calinait, jouait avec elle en journée. Moi j’étais en mode robot mécanique à ne réaliser que les gestes nécessaires à son bien être physique. Puis je suis tombée enceinte de la deuz’ quand elle n’avait que 8 mois. ANGOISSE totale! Et au final, cette deuxième grossesse est venue tout rééquilibrer. D’abord j’ai arrêté de culpabiliser de ne pas avoir été émotionnellement présente pour mon aînée ses premiers mois. Et j’ai lâché prise. La vie se passe comme elle se passe, je profite de ces moments qui passent trop vite, et je tente de pas foireux ceux qui arrivent. (bon et en vrai on commence enfin à dormir de vraies nuits… après 2 ans et demi sans sommeil, ça fait vachement de bien et ça aide à rester lucide et disponible ^^).
    Papa ou maman, on est vraiment pas prêts! (et p**** si j’avais su que sortir des dents pouvait être aussi éprouvant pour des parents!!!!)

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    • Olivier
      le

      Ton com’ est intéressant. Il montre que – contrairement à ce que j’ai pu écrire – certaines mamans peuvent aussi ne pas ressentir ce lien se construire, malgré bébé qui grandit dans leur ventre.
      Quant au manque de sommeil, on se rejoint tous là-dessus (père et mère). En manquer, c’est prendre le risque de dérailler…

      Répondre
  9. Sonia
    le

    Merci pour cet article !

    Ici c’est aussi moi, la maman, qui ai eu du mal à gérer l’arrivée de notre fils en janvier 2018… J’ai eu horreur de l’isolement du congé mat. Mon fils a eu des « coliques » de ses 1 mois à ses 5 mois. Il pleurait des heures et des heures, jours et nuits, sans que je n’arrive à le calmer. Il s’endormait d’épuisement. Parfois je le laissais pleurer dans son lit quand j’avais tout essayé pour le calmer et j’allais m’effondrer sur le canapé en pleurant et en me demandant pourquoi j’avais fait un enfant. Je n’attendais qu’une chose: que mon mari rentre du travail pour qu’il prenne le relai. Émotionnellement j’étais au bout du rouleau. Et un soir, pas loin de ses 5 mois, je me suis dit qu’il devait avoir quelque chose d’assez grave pour pleurer comme ça, alors on est allé aux urgences avec mon mari (ton article sur le sujet a d’ailleurs beaucoup résonné en moi…). Mon fils n’avait rien, mais quand ils ont vu mon état, ils m’ont dit qu’ils le gardaient en observation pour la nuit. J’ai enfin pu dormir 7h de suite pour la première fois depuis sa naissance, et je pense que cette nuit là m’a sauvée.

    C’était d’autant plus dur que mon mari était très pris par son job, que je me sentais extrêmement seule et que je n’ai plus mes parents, ni de la famille proche en qui j’ai suffisamment confiance pour me confier sur des sujets aussi profonds. Mais à partir du moment où les pleurs se sont calmées (et je suis allée voir une psy aussi, en parallèle), ça n’a été que vers le mieux.

    Maintenant on attend numéro 2 pour juin et je me réjouis trop, parce que je sais que je ne suis pas incompétente, nulle ou je ne sais quoi parce que je n’arrive pas à calmer mon bébé qui hurle, mais que comme tu l’as dit, je suis la meilleure mère possible pour mes enfants. Et de savoir ça, ça nous détend déjà tellement !

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    • Olivier
      le

      Merci de ton commentaire. J’espère qu’il sera lu par de nombreux parents en proie aux mêmes errements que ceux que nous avons tous les deux traversés… Je te souhaite plein de bonheur pour l’arrivée de numéro 2 🙂

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  10. Pierre
    le

    Ca aurait put etre bien pire. On est jamais parfait comme parent, mais c’est aussi ce qui fait que nos enfants sont tous différents.

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  11. Ml
    le

    D’un autre côté c’est pas simple de faire ce travail introspectif avant, pendant la grossesse
    . Pour moi, . Il faut être dedans, vivre avec son enfant. En deux ans et demi, mon fils me fait grandir, grâce à lui je me connais mieux et je m’apaise. C’est dingue: sans le savoir il me réconcilie avec moi meme.

    Comme toi j’ai aussi des regrets sur certains trucs où je n’ai pas assuré mais, avec le recul, l’important c’est de pouvoir se remettre en question : ça donne aussi l’image à nos enfantsque l’on n’est pas parfait mais qu’on en a conscience et que l’on fait de notre mieux. Une preuve d’humilité…

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  12. Nadine - maman tribu
    le

    Bonjour,

    Je viens de découvrir votre blog et je suis ravie !! Mon mari ne cesse d’avoir l’impression de louper sa vie de père avec son fils … de 9 ans.

    Nous sommes une tribu recomposée depuis 6 ans, je suis une maman investie dans la vie de mes enfants ( 12 et 18 ans ), et dans celle de mes « beaux-enfants » ( 7 et 9 ans ). J’ai ( comme je m’en amuse toujours à dire ) eu une petite fille de 15 mois et un petit garçon de 3 ans sans avoir eu à les faire ni les porter 🙂

    6 ans que je suis devenue la « maman » de cette tribu.

    Néanmoins, cela fait 6 ans que je vois un fossé, non un océan se creuser entre mon mari et son fils … ( qui est son 1er enfant ). J’ai d’un coté un enfant malheureux, et de l’autre un papa malheureux qui, selon ses propres mots, ne sait pas comment aimer son fils.

    Oui, il l’a eu jeune ( 24 ans .. quoi que jeune c’est relatif ) et avec la maman des enfants ce n’était pas non plus le paradis.
    Aujourd’hui, son loulou, détecté précoce, est dans une détresse ( le mot est un peu fort mais c’est comme ça que je le ressent ) d’amour de papa ( et de maman mais ça c’est un autre débat ).

    J’ai de grandes conversations avec mon mari à ce sujet. Je sais que je touche la corde sensible, je sais que je touche là où ca fait mal ..

    Hier il a enfin réussi à exprimer cette peur, cette crainte, cette honte ( car oui, c’est comme ca qu’il le ressent ), de ne pas savoir comment aimer son fils … qui comme vous l’avez évoqué, représentait 3 kgs de responsabilité à 24 ans, plus de sorties avec les copains, des nuits à se lever, des cris, des pleurs inexpliqués … Il a enfin réussi à verbaliser qu’il avait vu en son loulou que les déboires des parents, et qu’il ne s’était pas autorisé à vivre les joies. Pourquoi ? lui même n’arrive pas à l’expliquer.

    Ce midi, je l’ai informé avoir découvert votre blog. Croyez moi ou non, j’ai vu comme un soulagement dans ces yeux  » je pensais être le seul à qui ça arrive ». Et non mon chéri, tu n’es pas le seul papa a être perdu, a avoir peur, à ne pas savoir comment faut faire pour aimer cet enfant … Ma grand mère disait toujours « on ne naît pas parent on apprend à le devenir ».

    Je lui ai sereinement dit qu’il avait le droit d’apprendre à aimer son fils, qu’il n’avait pas à avoir honte, que de l’accepter était déjà une preuve qu’il voulait l’aimer son loulou, et ce je n’en doute pas !! Et il a décidé d’entamer une thérapie pour apprendre à être papa 🙂

    Je voulais juste à travers mon simple témoignage souhaiter un bon courage à tous ces papas qui ont peur ou honte de ne pas savoir aimer leur loulou, bon courage aux mamans qui épaulent car ce n’est pas simple de comprendre … ce qui se passe dans la tête du papa.

    Merci pour votre blog ! continuez !

    Répondre
  13. Flo
    le

    Bonjour Olivier,

    Merci pour cet article qui est toujours d’actualité pour certains, dont je fais partie.

    Je suis papa d’un petit bout de bientôt 4 mois et je me pose des milliers de questions à propos de mon nouveau rôle de père, le constant étant sans appel : j’aime mon fils et les moments de partage que j’ai avec lui mais être père ne me procure, jusqu’ici, aucun plaisir. Beaucoup de sentiments s’entrechoquent dans ma tête et ce n’est pas une période évidente à gérer.

    Tu parles de signes évidents dans le dernier point de ton article. Si ce n’est pas indiscret, lesquels étaient-ils ?

    Au plaisir de te lire,

    Cordialement,

    Flo

    Répondre
    • Olivier
      le

      Les difficultés que j’éprouvais à être père commençaient notamment à affecter ma santé. Au bout d’un moment, j’ai accepté l’évidence et je suis allé voir une psy. Elle m’a aidé à prendre conscience de ce qui était dur pour moi. Ensemble, on a remis les choses en place. Et aujourd’hui, je me sens beaucoup plus léger 🙂

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  14. MoMo7
    le

    Pour ma part je suis devenu papa d’une ravissante petite fille en octobre 2021.

    Mais à l’origine je ne voulais pas d’enfant mais mon épouse a réussi à me convaincre. Durant la grossesse j’avais aussi une certaine appréhension et une grande peur pour la vie de ma femme.
    J’ai pu assister à tous les cours de préparation pour la maman mais il est vrai que rien est fait pour le papa…
    Ma femme a demandée à toute sa famille de venir pour l’aider durant 3 mois. Sur le moment je me suis dit que c’était une excellente idée même si ils venaient de loin nous avions la place pour les loger.
    Mais peut de temps après la naissance de ma fille j’ai commencé à me sentir de plus en plus mal… je me sentais tous simplement exclu. Ma femme n’avait plus tellement la force ni l’envie de venir vers moi toute l’attention était orienté sur ma fille. J’ai commencé tout d’abord à me fermer sur moi-même jusqu’à même faire chambre à part avec ma femme et ma fille. Puis je supportait de moins en moins la présence de tous ce petit monde chez moi. J’avais l’impression de ne plus être le bienvenu chez moi car jugé par ma belle mère. Puis j’ai commencé à devenir de plus en plus irritable et forcément j’ai fini par froissé ma belle famille ainsi que ma femme qui ne comprenait pas ce qui m’arrivait. Aujourd’hui la situation est critique même si ma belle famille est repartie ma femme et moi nous nous disputons quotidiennement car elle m’en veut énormément et moi je ne comprends toujours pas où est ma place.
    Donc si tu pensais avoir 2 sur 20. Moi je pense avoir un 0 pointé.

    Répondre
  15. Jean
    le

    Salut, je suis papa depuis bientôt 9 mois, ça a été très dur d’avoir un enfant, 6 ans, la grossesse a été terriblement dur, l’accouchement difficile et les trois premiers mois de ma fille m’ont vu prendre 15 kilos. Chacune de mes décisions, si tant est qu’elles en soient, est dénigrée par ma femme, j’ai du changer 15 fois la couche de ma fille depuis 8 mois, je ne l’ai jamais endormi, il y a eu des choses durs point de vue santé dans les 4 premiers mois, elle refuse de s’endormir depuis huit mois et ça peut prendre jusqu’à 3 h de bercements dans les bras de maman mais en général une heure suffit maintenant. J’ai été en arrêt de travail pendant 3 mois et je me suis fait virer à mon retour. Le psy ma déclaré en dépression mais impossible pour moi de me soigner car je dois absolument trouver du travail et impossible de dire à un employeur qu’il y aura quelques semaines où je ne serai pas disponible.
    Le jour où on m’a mis ma fille dans les bras a été le plus beau de ma vie, le seul où j’ai ressenti une grande fierté, les suivants ont été une descente aux enfers.
    Ce soir j’ai failli partir pour de bon sans but et en laissant tout derrière, femme enfant argent téléphone habits etc, j’ai fait 100km et je me suis ravisé.
    Je suis content d’avoir vu grandir ma fille comme peu de papa le peuvent, mais j’aurais préféré travailler et rester en bonne santé.
    Je vous passe les immenses problèmes de ma femme avec ma mère.
    Je rêve de ma vie de célibataire et me déteste en repensant au jour où j’ai voulu changer ma vie et avancer, évoluer, avoir une femme et un enfant.

    Je casse un peu l’ambiance et en plus je suis loin de tout dire.

    Merci de me laisser écrire ici.

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