Les nuits chagrines

Cette nuit-là, elle ne voulait plus lâcher mon cou, frottant inlassablement sa joue contre la mienne pendant que je la berçais de doux bisous.
Elle avait appelé sa maman, comme elle le faisait à chaque fois. Mais elle ne montrait jamais de déception en me voyant transpercer la pénombre de sa chambre. Tout juste me rappelait-elle que je n’étais pas sa mère. Elle savait que j’allais alors me lancer dans une imitation pittoresque et ça la faisait rire. C’était un jeu entre nous.
Cette nuit-là, elle ne voulait pas se rendormir. Trop peur de croiser à nouveau le chemin de ce monstre auquel elle n’arrivait pas à échapper malgré ses efforts. Trop dur de retrouver un sommeil serein avec ce nez bouché qui la gênait.
Alors, elle a serré mon cou. Pour saisir l’instant, pour couper le temps, pour profiter d’un soupir et m’empêcher de m’enfuir. Je lui ai pris la main, y ai glissé un bisou et l’ai posé sur sa poitrine.
« Papa, reste avec moi. »
J’étais là au fond de son cœur, lui ai-je soufflé. « Appelle-moi et j’apparaîtrais. »
Cette nuit-là, la lune était belle. Et il n’y eut pas de rappel.
Crédit photo : un enfant pleure dans son lit
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Pourquoi s'abonner ?Par Olivier
6 COMMENTAIRES
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Très joli texte. Les réveils nocturnes ne sont pas que des mauvais moments 🙂
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Exactement 🙂
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Trop Mimi… C’est ce genre de moments hors du temps qui nous font oublier les prises de tête de la journeé 🙂
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Exactement !
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Magnifique, émouvant…
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Merci 🙂